Bien avant le Reiki, j’ai cheminé durant quelques années avec la culture japonaise, le Kendo, mais aussi chinoise comme le Tai Chi Chuan, ou le Qi Qong. Il m’apparaît normal de considérer cette discipline dans son milieu d’origine, la culture japonaise. Pour moi le Reiki relève des arts du Budô, les arts martiaux japonais.

Le Kanji Bu 武 signifie en japonais moderne, guerre. Il est composé de deux pictogrammes qui eux signifient arrêter l’agression. Ce sens originel, arrêter l’agression, convient bien au Reiki.

La voie de la guerre (Budô) intégrait des techniques de combat que l’on connaîtra plus tard sous le nom d’arts martiaux. Son enseignement ne s’arrêtait pas à ces disciplines. Une part importante de l’éducation du guerrier était consacrée à la spiritualité, Bouddhisme Zen, et Shintoïsme. D’autres disciplines comme le Chadô (la cérémonie du thé), ou le Kadô (l’art du bouquet) venaient agrémenter sa formation.

Il y a deux types d’arts martiaux, les arts martiaux externes qui visent l’apprentissage et la maîtrise de techniques de combat, et les arts martiaux internes qui ont vocation à un travail intérieur sur soi-même, de renforcement de l’énergie, et d’éveil de la conscience.

Le Reiki n’est au fond rien d’autre si je puis dire, qu’un art martial interne. Faut-il s’en étonner ? Je ne le pense pas. Mikao Usui pourrait être un descendant de Tsuneyasu et non Tsunetane comme il est indiqué parfois, du clan des Chiba, dont les origines remontent à l’ère Kamakura (1150-1210). En conséquence l’éducation de sa lignée s’est faite selon les principes du Budô. Il a vécu à l’ère Meiji, époque où le Japon entre dans la modernité et s’ouvre au monde extérieur. Toutefois dans les familles de samouraï l’éducation traditionnelle  prévalait pour l’essentiel.

Le Reiki aujourd’hui se compose de différents courants dans le monde. Ces courants peuvent avoir des pratiques sensiblement différentes. Le Reiki en sortant du Japon est allé aux États-Unis. Dans ce pays il a subi les influences du New Age, courant spirituel occidental faisant des emprunts divers à de multiples cultures. Le New Age a rajouté des pratiques qui n’existaient pas dans le Reiki des origines. Elles furent quelques fois mises en œuvre de bonne foi, mais elles ont totalement troublé la lisibilité du Reiki.

Faire intervenir des anges, des dauphins, des templiers, des maîtres ascensionnés voire les extraterrestres dans le Reiki, a de quoi laisser pantois, et peut troubler jusqu’aux moins logiques d’entre nous. Cette fantaisie explique la critique infondée souvent entendue, « le Reiki est une secte ! » (Voir page F.A.Q. )

J’aime beaucoup à ce propos le texte de Marc Paya intitulé « Les dérives New Age  » que l’on retrouve sur le site de la Fédération de Reiki Usui:

Dans le Reiki occidental, le New Age a mélangé les racines chinoises et japonaises avec les médecines indiennes, le Yoga, les religions bouddhistes, hindouistes, chrétiennes… y a rajouté tout un fatras « spiritualiste » dans un patchwork incohérent. Nous avons choisi de faire le tri dans les bagages que le mouvement New Age nous a légués. Pour faire cela avec rigueur et tenter de se rapprocher de la pensée du fondateur du Reïki, nous sommes allés chercher dans sa culture d’origine, les sources du Reïki japonais : Kiko (qi gong), médecine chinoise, arts martiaux chinois et japonais. Nous avons gardé, de manière complémentaire, l’utilisation du système des chakras qui grâce à sa simplicité, permet aux stagiaires de trouver rapidement les postures du traitement de base.
Nous respectons la pensée des autres, qui ont le droit de mettre dans leur « Reiki », des anges, et entre 2 coups de bol tibétains, des lumières, des prières de toutes origines, et même de la psychanalyse. Mais nous n’enseignons pas cela : la volonté de Mikao Usui, le fondateur, était de transmettre un Reïki laïque, ouvert à tous, compatible avec les croyances de chacun, sans tenter de convertir autrui à ses idées ou d’imposer ses convictions. Nous adhérons à ce projet.

De mon point de vue, les choses sont très bien résumées.

Ma pratique essaie de rester en accord avec une discipline issue d’une culture très précise le Japon, seule voie me semble-t-il, pour éviter d’en dénaturer le sens. J’essaie simplement de pratiquer un art martial interne très particulier le Reiki, dans lequel il n’y a ni bol tibétain, ni technique de guérisseur hawaïen, pratiques toutes deux respectables mais qui n’ont pas leur place dans le Reiki. Quand on joue au rugby on n’introduit pas des pratiques du football, et réciproquement. Les deux sont parfaitement respectables, mais les mélanger n’a aucun sens.

 

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